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Haplogroupe U2 (ADNmt)

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Distribution géographique

L'haplogroupe U2 est une lignée maternelle assez rare, mais homogènement répartie sur la plupart de l'Asie centrale, de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, avec une fréquence allant généralement de 0,5 % à 2 %. Seuls quelques groupes ethniques isolés, principalement dans les régions de la Volga-Oural et du Caucase du Nord, ont des fréquences supérieures à 3 %. Parmi ceux-ci, on retrouve les Oudmourtes (10 %) et les Mordves (7 %), locuteurs de langues ouraliennes, le Karatchaï-Balkars (4,5 %), les Nogays (3,8 %), les Ossètes du Nord (3,6 %), Adyguéen-Kamaras (3,6 %) et les Darguines (3,6 %) dans le Caucase du Nord, et les Lettons (3,5 %), à l'est de la mer Baltique.

La seule région où U2 est présent à des fréquences plus élevées est en Asie du Sud, où on le trouve chez environ 6,5 % des Bangladeshi, 12 % de Sri Lankans et à une fréquence moyenne de 5,5 % en Inde, en particulier parmi les locuteurs de langues indo-européennes (7,5 %) et avec des pointes locales en Inde du Nord pouvant dépasser les 20 % (source : Mestpalu et coll., 2004). Toutefois, les sous-clades sud-asiatiques de U2, nommément U2a, U2b et U2c, diffèrent du U2d d'Asie centrale et du U2e européen.

Seuls quelques groupes ethniques en Europe semblent manquer complètement d'haplogroupe U2, mais cela pourrait être dû au faible échantillonnage de ces populations. Jusqu'à présent, U2 n'a jamais été trouvé parmi les Juifs ashkénazes, les Chypriotes, les Sardes, les Gallois, les Islandais, Les Samis, les Lituaniens, les Avars et les Tchouvaches.

Distribution de l'haplogroupe U2 (ADNmt) en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient

Distribution de l'haplogroupe U2 (ADNmt) en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient

Origines & Historire

L'haplogroupe U2 est une lignée très ancienne, remontant au moins à 40.000 ans, quand les Homo sapiens sont partis du Moyen Orient pour coloniser l'Asie du Sud et l'Asie centrale, avant même qu'ils n'aient mis les pieds en Europe. Deux des plus vieux échantillons d'ADN d'Homo sapiens en Europe testés à ce jour, ceux de Cro-Magnons datant d'il y a 37.000 et 33.000 ans et provenant tous les deux du site de Kostenki sur le Don en Russie, appartenait à l'haplogroupe U2 (voir Krause et coll., 2010 et Fu et al. 2016). Leurs lignages paternels ont été identifié comme appartenant aux Y-haplogroupes C1b et CT, deux lignées paléolithiques qui ont maintenant disparu en Europe. L'Y-haplogroupe C y fut le premier à quitter l’Afrique pour coloniser l'Eurasie il y a 70.000 ans. C1b existe encore aujourd'hui dans la péninsule arabique, en Inde et en Polynésie (Hawaii, Micronésie, Nouvelle-Zélande). La dispersion extrêmement large de l'haplogroupe Y-ADN C et de l'haplogroupe ADNmt U2 témoigne de leur ancienneté.

Plusieurs échantillons de U2 ont été identifiés parmi les autres chasseurs-cueilleurs paléolithiques et mésolithiques européens, y compris quatre individus U2* de la culture du Gravettien provenant de la grotte de Goyet en Belgique datant de 22.000 à 24.000 ans (Posht et coll. 2016), un individu U2e de 11.000 ans de Blätterhöhle en Allemagne (Bollongino et coll. 2013), deux individus U2e de 9.5000 ans de Carélie en Russie (Der Sarkissian 2011), et deux membres de U2e1 ayant vécu il y a 8.000 ans à Motala en Suède (Lazaridis et coll. 2014).

Basé sur ces résultats d'ADN préhistorique européen et la présence de tous les sous-clades basales de U2 en Asie centrale, il est probable que les premières tribus U2 occupaient un territoire s'étendant de l'Europe centrale à l'Asie centrale durant le Paléolithique et le Mésolithique. Peut-être étaient-ils déjà présents dans d'autres régions d'Europe ainsi qu'en Asie du Sud. Les steppes d'Europe orientale et d'Asie centrale sont probablement le lieu géographique à partir duquel une telle dispersion a été possible au cours de l'âge de Pierre, et encore une fois au cours de l'âge du Bronze.

U2 et les Indo-Européens de l'âge du Bronze & de l'âge du Fer

U2 est soudainement devenu beaucoup plus rare dans les échantillons du Néolithique européen, apparaissant seulement une fois dans un échantillon du début de la culture rubanée en Hongrie. A la fin de l'âge du Cuivre et au début de l'âge du Bronze, U2 est revenu en force parmi les cultures de proto-indo-uuropéennes. Des individus U2 ont été identifiés dans la culture Yamna (U2e1a), la culture de la céramique cordée (U2e1 et U2e2), la culture d'Unétice (U2e1f), ainsi que la culture d'Andronovo (U2e) en Asie centrale.

Les Proto-Indo-Européens d'Europe de l'Est possédaient un plus fort pourcentage d'ascendance mésolithique européenne que néolithique du Proche-Orient, donc il n'est pas surprenant de trouver une fréquence légèrement supérieure de U2e parmi les échantillons de cette période. U2e apparaît en fait avec une régularité étonnante dans les échantillons préhistoriques d'Ukraine et de Russie européenne. Par exemple, U2 apparait à nouveau dans des vestiges scythes de l'âge du fer près de Rostov dans le sud de la Russie. U2e a même été retrouvé dans des squelettes associés aux cultures indo-européennes dans le bassin du Tarim au nord-ouest de la Chine et datant de l'âge du Fer (peut-être scythes ou tokhariens), mais sur un site xiongnu (hun) de la même période en Mongolie.

Sous-clades

  • U2
    • U2a
      • U2a : trouvé en Asie centrale (Turkménistan) et en Asie du Sud (Pakistan, Inde)
        • U2a1
          • U2a1a
          • U2a1b
        • U2a2
    • U2b
      • U2b : trouvé en Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan), en Asie du Sud (Pakistan, Inde, Népal) et en Thaïlande
        • U2b1
        • U2b1a
        • U2b2 : trouvé au Kazakhstan
    • U2c'd
      • U2c : trouvé en Asie centrale et en Asie du Sud (Pakistan, Inde, Bangladesh)
        • U2c1
          • U2c1a : trouvé en Afghanistan, au Pakistan et Inde
          • U2c1b : trouvé au Pakistan et en Inde
      • U2d : trouvé en Europe et en Asie centrale
        • U2d1 : trouvé en Asie centrale
        • U2d2 : trouvé dans les Balkans et en Asie centrale
        • U2d3 : trouvé dans le Caucase
    • U2e : trouvé dans la plupart de l'Europe et d'Asie centrale
      • U2e1 :
        • U2e1a : trouvé en Europe centrale, occidentale et du Nord
        • U2e1b
          • U2e1b1 : trouvé en Europe occidentale et centrale, dans la Baltique orientale et en Inde
          • U2e1b2 : trouvé en Europe de l'Ouest
        • U2e1c : trouvé dans le nord de l'Europe
        • U2e1d
        • U2e1e
        • U2e1f : trouvé en Grande-Bretagne
        • U2e1g : trouvé en Allemagne et en Scandinavie
        • U2e1h
      • U2e2 :
        • U2e2a
          • U2e2a1 : trouvé en Allemagne et en Scandinavie
          • U2e2a2
          • U2e2a3 : trouvé en Ecosse
          • U2e2a4 : trouvé en Russie (Carélie)
      • U2e3 :
        • U2e3a : trouvé en Irlande


Conditions médicales associées à l'haplogroupe U2

Le polymorphisme T16189C, définissant les haplogroupes U2d et U2e, abaisse le taux de réplication de l'ADN mitochondrial et, par conséquent, le nombre de copies d'ADNmt, réduisant l'efficacité métabolique. Ce polymorphism est associé à la transmission maternelle de la minceur (Parker 2005), de la minceur à la naissance (Soini 2012), d'un indice de masse corporelle accru (Liou 2007), et de l'augmentation de la fréquence du diabète de type 2 au Royaume-Uni (Poulton 2002) et en Asie (Weng 2005 et Park 2008).

Rollins et coll. (2009) ont examiné l'association entre le pH cérébral et les allèles de l'ADNmt. Le pH plus élevé du cerveau a été observé chez les membres des haplogroupes U et K. Un pH plus élevé confère une protection contre la maladie de Parkinson et les troubles psychiatriques comme la schizophrénie, le trouble bipolaire et le trouble dépressif majeur. une autre étude de l'Université de Manchester suggère qu'une acidité plus basse du cerveau (c.-à-d. un pH plus élevé) a un effet protecteur contre les accidents vasculaires cérébraux. Les recherches sur l'intelligence montrent que les individus possédant un QI plus élevé ont tendance à avoir des cerveaux plus alcalin. Un pH plus élevé est associé à une meilleure conductivité-transmission entre les neurones (source).

Hendrickson et coll. (2008) ont étudié le rôle joué par la fonction mitochondriale dans la progression du sida chez les personnes infectés par le VIH-1. Ils ont constaté que la progression du sida était plus lente chez les membres des haplogroupes H3, I, K, U, W et X.

Suivi

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