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Une brève histoire des Francs

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Histoire des Francs

Origines des Francs

On pense que les Francs, comme d'autres tribus germaniques occidentales, sont descendus du Danemark ou du Schleswig-Holstein au début de l'âge du fer (environ 500 avant notre ère) en traversant la Basse-Saxe. Les Francs se seraient installés dans le nord-est des Pays-Bas, et nord et à l'est du Rhin, vers 200 avant notre ère. Vers le 2ème et 3ème siècle de notre ère, ils traversèrent le Rhin et pénétrèrent en Toxandrie, dans les Pays-Bas méridionaux (Belgique moderne) et en Rhénanie allemande. Au 6ème siècle, les Francs s'étaient étendus à la Lorraine, au Palatinat et à la Hesse. Les Francs étaient divisés en plusieurs tribus, comme les Francs saliens en Flandre (y compris la Flandre française) et en Zélande, les Francs mosans en Wallonie, au Luxembourg et en Lorraine, ou les Francs ripuaires en Rhénanie.

Les vallées du Rhin et de la Moselle en Allemagne sont encore connues sous le nom de "Franconie". Les dialectes allemands dans cette région sont appelés franconiens ou franciques, et sont des descendants directs des de l'ancien francique ripuaire. Le vieux francique salien évolua vers les dialectes néerlandais et flamands.

Carte de la patrie franque à la fin de l'Antiquité et au début du Moyen Age
Génétique des Francs

Sur la base des résultats du projet Y-ADN du Benelux, on peut déduire que la principale lignée paternelle des Francs était l'haplogroupe R1b-U106, et qu'ils appartenaient à la sous-clade Z381. Ils possédaient également d'autres lignées germaniques typiques comme I1, I2a2a-L801 et R1a (sous-clades L664 et Z283), bien que leur proportion à R1b-U106 aurait été de 1:2, 1:6 et 1:7 respectivement. Comme les Scandinaves modernes, les Francs avaient probablement une nombre important de lignées R1b-P312, y compris les sous-clades L21, U152 et DF27, ainsi qu'une minorité de E-V13, G2a3b1 et J2. Comme toutes ces lignées sont aussi typiques de la descendance celtique ou italique (romaine), on ne sait pas encore quelle proportion de ces lignées dans le Benelux peut être attribuée aux Gaulois et aux Romains, par opposition aux Francs.

Les Francs saliens

En 287/288 C.E., l'empereur romain Maximien (250-310) lance une campagne militaire en Germanie contre les Francs. Les Francs saliens se rendirent et devinrent des sujets de l'Empire romain. Maximien les déplaça en Germanie Inférieur (qui correspond à peu près à la Belgique actuelle), faisant d'eux la première tribu germanique à s'installer définitivement dans l'Empire romain.

Ils devinrent de puissants alliés de Rome, fournissant de nombreux généraux impériaux (notamment Salia et Arbogast). En 324, Bonitus devient le premier Franc responsable d'une milice romaine. En 351, Gaiso devient le premier consul romain de sang franc, suivi de Silvanus en 355, Nevitta (un ami personnel de l'empereur Julien) en 362, Mérobaude en 377, Richomer en 384, Bauto en 385. Les Francs s'intègrent remarquablement bien dans la société romaine, parlant couramment le latin, obtenient la citoyenneté romaine, et sont souvent promus par les empereurs aux rangs consulaires (y compris de sénateur) pour leur compétence. Certains d'entre eux ont même reçu le nom de clan Flavius de la famille impériale (bien que ce nom veuille aussi dire "cheveux blonds" et pourrait être purement descriptif).

Pharamond, père de Clodio aux cheveux longs, levé sur le bouclier par les Francs

Des royaumes francs furent établis dans l'Empire, autour du Mans (nord-ouest de la France), Cambrai (nord de la France), Tournai (Wallonie, Belgique), Trèves (Rhénanie-Palatinat, Allemagne) et Deutz (maintenant Cologne, Rhénanie du Nord, Allemagne).

Clodion le Chevelu (395-448) est considéré comme le fondateur de la dynastie mérovingienne, qui fut nommé d'après son fils Merowig/Meroveus (447-458). L'armée romaine ayant quitté le nord de la Gallia Belgica (aujourd'hui le Nord de la France) pour combattre les Wisigoths, Clodion prit le contrôle de la région, étendant son royaume entre le Rhin, la Meuse, la Somme et la Manche. Il établit sa capitale à Tournai, que les Romains avaient fondée vers 50 après JC. Son petit-fils, Childéric Ier (437-482), aida les Romains à vaincre les Wisigoths.

La conquête de la Gaule romaine

Le fils de Childeric, Clovis Ier (466-511), également né et élevé à Tournai, conquit les tribus franques voisines en Belgique, aux Pays-Bas et en Rhénanie et s'établit comme leur seul roi. Il vainquit Syagrius, le dernier fonctionnaire romain dans le nord de la Gaule, puis les Wisigoths dans le sud-ouest de la Gaule, devenant ainsi le souverain de la plus grande partie de l'ancienne Gaule romaine.

Les enfants de Clovis dans une villa gallo-romaine

Clovis se convertit au catholicisme à l'instigation de sa femme Clotide, une princesse bourguignonne, répandant ainsi le christianisme parmi les Francs païens. Les Romains étaient principalement chrétiens depuis le IVe siècle, après que l'empereur Constantin se soit converti au christianisme (en 312), et l'empereur Théodose Ier ait déclaré le christianisme comme la religion d'état officielle de l'Empire romain (en 380). La conversion au christianisme était donc un moyen de montrer la continuité entre les gouvernements romain et franc. Plus important encore, c'était une façon de gagner l'acceptation de la population chrétienne gallo-romaine, qui était nettement plus nombreuse que les dirigeants francs. Il fallut plusieurs générations avant que les Francs adoptent véritablement le christianisme. Même à l'époque de Charlemagne, 300 ans après Clovis, une partie de la population franque était encore païenne.

Clovis I est considéré par beaucoup de Français comme le premier roi de France, bien qu'il eut vraiment été le roi des Francs. Le nom «France» vient de «Franc», mais il n'est apparu qu'au Xe siècle, après la scission de l'Empire de Charlemagne (voir ci-dessous). Sous les Mérovingiens, la majeure partie de ce qui est aujourd'hui la France s'appelait la Neustrie, tandis que le Benelux et l'Allemagne de l'Ouest et du Sud étaient connus sous le nom d'Austrasie.

Charles Martel sauve l'Europe de l'islamisation

Bataille de Poitiers (732), les Francs vaincre les Maures

Après deux siècles de règne, le pouvoir décroissant de la dynastie mérovingienne incita Charles Martel (686-741), originaire de Liège, à se proclamer Duc des Francs et était le souverain de facto du royaume des Francs en tout sauf en nom.

En 732, il mit en déroute les armées des envahisseurs musulmans du califat omeyyade lors de la bataille de Poitiers (également connue sous le nom de bataille de Tours), sauvant ainsi l'Europe de l'islamisation. C'est l'un des accomplissements les plus importants des Francs dans l'histoire de l'Europe jusqu'à ce jour. Sans Charles Martel, l'Europe, ou du moins l'Europe continentale occidentale, serait devenue une partie du monde musulman, un événement qui aurait certainement empêché la Renaissance de se produire, et aurait par conséquent également empêché les Grands Voyages, la Colonisation, les Lumières, la révolution industrielle et tout ce qui s'en suit. Sans Charles Martel, l'Europe pourrait bien avoir stagné dans le Moyen Âge jusqu'à ce jour. En conséquence, les technologies modernes n'existeraient nulle part sur Terre.

Les Francs, héritiers de l'Empire romain

À la mort de Charles Martel, le pouvoir passa à ses deux fils, Pépin le Bref (714-768) et Carloman (706-754), qui régnèrent conjointement sur la Francie jusqu'en 747, lorsque Carloman se retira à la vie monastique. En 751, le dernier roi fantoche mérovingien, Childeric III, est déposé, et Pépin est élu roi des Francs avec la bénédiction du pape, et est oint à Soissons.

Le fils de Pépin, Charles (768-814) allait étendre l'empire des Francs à la Saxe (voir Paderborn), le nord de l'Italie, la Croatie et la Catalogne, et devenir connu comme Charlemagne (Carolus Magnus en latin, à savoir "Charles le Grand"). En 800, il est couronné empereur par le pape à Rome, se déclarant lui-même héritier de l'Empire romain, et établit sa capitale dans Aix-la-Chapelle, à 40 km de sa Liège natale. Son empire devait durer plus de 1000 ans (jusqu'à sa dissolution par Napoléon en 1806). De 962 il devint connu sous le nom de Saint Empire romain et les empereurs romains germaniques furent couronnés à Rome, soulignant la continuité avec l'Empire romain original.

Fondateurs de la civilisation occidentale

L'influence des Francs sur l'Europe était si importante à partir de la période mérovingienne que les termes «Européen» ou «non-musulman» devinrent (et restent toujours) Faranji en arabe et Farangi en persan, un dérivé du mot "Franc". Le terme entra une usage dans le sous-continent indien également après la conquête musulmane. Firang ou Farang sont également utilisés en Asie du Sud (ce dernier même jusqu'en Thaïlande) pour faire référence aux Occidentaux.

Depuis que Charlemagne, empereur d'Occident, devint le symbole de l'Europe chrétienne unifiée face au monde musulman, les Francs sont devenus associés à l'image des Occidentaux dans la plus grande partie de l'Asie du Sud pendant plus de 1000 ans. On pourrait dire d'une manière que les Francs ont jeté les bases de la société et de la culture occidentales.

D'un autre côté, la compréhension de l'histoire fait qu'il est naturel que la capitale moderne de l'Europe, Bruxelles, soit située au coeur des anciennes terres ancestrales des Francs. En fait, Bruxelles était la capitale historique du duché de Brabant, qui était l'héritier officiel de la Lotharingie, le royaume du petit-fils aîné de Charlemagne, qui devait régner sur son empire indivis (ses frères ne le voyaient pas ainsi). Par conséquent, symboliquement, la Lotharingie est restée pendant des siècles la principauté «ainée» au sein de l'empire, et Bruxelles a hérité de la légitimité d'être la capitale symbolique du seul empire dans l'histoire de l'Europe entre 800 et 1804. En 1804 l'Empire français et l'Empire autrichien furent fondés, conférant pour la première fois simultanément le titre d'empereur à un monarque francophone et à un monarque germanophone. Le Saint Empire romain fut officiellement aboli en 1806 par Napoléon pour éviter que les Habsbourgs ne se clament souverains de l'Allemagne. Notez que l'Empire britannique n'était pas à proprement parler un empire jusqu'à ce que la reine Victoria reçoive le titre d'impératrice des Indes en 1876.

Fondateurs des monarchies de France, d'Allemagne et du Luxembourg

En 840, le seul fils survivant de Charlemagne, Louis le Pieux, décéda. Son fils aîné, Lothair, devait hériter de l'empire. Cependant, la tradition franque était de diviser la terre entre les héritiers masculins, et les frères de Lothair, Charles et Louis, réclamèrent leur part. Après 3 ans de conflit interne, Lothair fut contraint de céder les deux tiers de l'empire. Charles le Chauve hérita la partie occidentale de la Francie, qui allait devenir la France. Louis l'Allemand reçut la Francie orientale, constituant la majeure partie de l'Allemagne actuelle. Lothair conserva le titre d'empereur (indivisible), mais son domaine était désormais limité à la Moyenne-Francie, une bande de terre couvrant l'actuel Benelux, la Rhénanie, l'Alsace, la Lorraine, la Bourgogne, la Suisse, la Provence et la moitié nord de l'Italie jusqu'à Rome.

La Moyenne-Francie, aussi connue sous le nom de Lotharingie, englobait les anciennes terres ancestrales des Francs, le royaume originel de Clovis, où se trouvait la capitale impériale d'Aix-la-Chapelle. C'est à cause de cette valeur symbolique de la vieille Francie et de Rome que Lothaire put conserver ce territoire de forme biscornue.

Après la mort de Lothair en 855, son royaume fut à nouveau divisé entre ses trois fils. L'aîné, Lothaire II, hérita du royaume de Lotharingie, désormais géographiquement limité à l'Alsace, à la Lorraine et aux Pays-Bas (Benelux), ses frères héritant de tout le reste de la Bourgogne à l'Italie. En 870, un an après la mort de Lothaire II, Charles le Chauve et Louis l'Allemand obtinrent ce qui restait de la Lotharingie, dont la plupart furent effectivement acquis par Louis. En raison du fait que la terre ancestrale originale des Francs était maintenant détenue par le souverain de Francie orientale, la couronne impériale fut autorisée à retourner en Allemagne, sous le règne d'Otton I (912-973).

Celui qui régnait sur les Pays-Bas pourrait revendiquer la couronne impériale. C'est par la même logique que les Habsbourg d'Autriche ont plus tard monopolisé le titre d'empereur. A partir du règne de Charlemagne (800-814) jusqu'à celui du premier empereur Habsbourg, 16 des 28 empereurs romains germaniques étaient de descendance franque (dynasties carolingienne, franco-salienne et luxembourgeoise).

Le premier Habsbourg à être élu empereur du Saint-Empire romain fut Frédéric III en 1440, qui épousa la fille unique et héritière de l'empereur Sigismond de Luxembourg. La maison du Luxembourg, bien qu'étant issue d'un minuscule duché, avait le prestige de régner sur une partie du Royaume des Francs originel, et eut trois de ses membres élus comme empereurs. En se mariant dans la Maison du Luxembourg, les Habsbourg augmentèrent leur propre prestige et pouvaient enfin être considérés comme héritiers du titre d'empereur. Pour consolider ce prestige, le second empereur des Habsbourg, Maximilien Ier, épousa Marie de Bourgogne, seule héritière du duché de Bourgogne et de la plupart des Pays-Bas bourguignon (à part bien sûr la principauté épiscopale de Liège, qui ne pouvait être héritée). Les Habsbourg, qui dirigeaient directement toute la patrie originelle des Francs et épousèrent les descendants de Charlemagne, devinrent les héritiers légitimes de Charlemagne et restèrent empereurs du Saint-Empire romain jusqu'à la dissolution de l'empire en 1806.

Les Pays-Bas et la Rhénanie allemande furent annexée par la France en 1792. Avec la France maintenant en possession des terres ancestrales franques pour la première fois dans son histoire, il y avait seulement besoin d'un nouveau monarque pour réclamer le titre d'empereur. Lorsque Napoléon le fit en se proclamant empereur et héritier de Charlemagne (voir ci-dessous) en 1804, les Habsbourg, qui se considéraient comme les seuls héritiers légitimes des Francs, créèrent le même titre d'empereur d'Autriche.

Map of the Frankish Empire, and partitions of 843 and 870

Fondation de la noblesse européenne

La noblesse européenne, née au Moyen Âge et qui a survécu jusqu'à nos jours, tire ses racines du système de la noblesse franque. Les Francs étaient en effet les premiers à utiliser les titres latins de dux (duc) et comes (comte) pour signifier «seigneur féodal» régnant sur un duché ou un comté. Les Romains n'avaient pas de duchés ni de comtés. Pour les Romains, un dux était simplement un «chef militaire», alors que comes signifiait «compagnon impérial», comme les courtisans et les fonctionnaires provinciaux. Les Francs utilisèrent ces termes pour les dirigeants militaires de leurs provinces, qui devinrent plus tard des souverains à part entière après le morcellement de l'Empire carolingien.

À l'époque carolingienne, un nouveau titre fut créé pour les gouverneurs militaires d'une marche (du francique marka, lui-même dérivé du latin marca, signifiant «frontière»). Ce titre était celui de Markgrave (de l'allemand Markgraf, "border count"), qui deviendra plus tard Marquis en français.

Au fur et à mesure que la population européenne augmentait et que les fiefs se multipliaient, un besoin pour des titres inférieurs apparaissait. Le Français inventèrent le titre de vicomte, tandis que dans les zones de langue allemande et néerlandaise le titre juste sous celui de comte (Graf en allemand) devint celui de Burggraf ou de Burggraaf (littéralement "comte de ville fortifiée").

Le mot francique baro ("homme libre") évolua pour signifier "noble" (par opposition aux paysans, qui étaient des serfs). Il devint le titre de baron, qui prit la dernière place dans la hiérarchie de la noblesse titrée. Chevalier n'était pas à l'origine un titre, mais une sorte de «profession». Tous les nobles n'étaient pas des chevaliers, car tous ne partaient pas se battre à la guerre. A partir du 17ème siècle, lorsque les guerres féodales et la chevalerie cessèrent d'exister, la chevalerie devint une forme de distinction dans des pays comme l'Angleterre, et devint un titre à part dans d'autres pays comme la France.

Napoléon Bonaparte, héritier des Francs

Napoléon devant le trône et la couronne de Charlemagne à Aix-la-Chapelle (1804)

Napoléon Bonaparte se comparait souvent à Charlemagne et voulait être considéré comme l'héritier des rois et des empereurs francs. Il a fait un «pèlerinage» à Aix-la-Chapelle peu avant de devenir empereur, pour rendre hommage à son modèle et voir sa légendaire couronne et son épée.

Quand il est devenu empereur, Napoléon a longtemps hésité entre l'abeille et l'aigle pour ses armoiries et le symbole de son empire. L'abeille était le symbole des rois mérovingiens, et 300 abeilles d'or ont également été trouvées dans la tombe du roi Childéric Ier (le père de Clovis) à Tournai. Napoléon était bien conscient de cela. L'aigle était le symbole du Saint Empire romain et marquait la continuité avec la Rome Antique. Finalement, Napoléon a opté pour l'aigle pour représenter son empire, mais intégra des abeilles d'or sur le manteau impérial.






Abeille dorée trouvée dans la tombe de Childeric I à Tournai
Blason de Napoléon, avec l'aigle et les abeilles dorées sur le manteau rouge




L'aigle de Charlemagne sur les armoiries modernes de l'Allemagne

Naissance de la langue française

La Belgique, terre ancestrale des Francs

Le royaume de France, le Saint Empire romain germanique (plus tard l'Allemagne) et le Grand-Duché de Luxembourg ont tous des origines franques.

L'État moderne de Belgique n'a pas vu le jour avant 1830, principalement parce qu'elle était une composante clé de l'Empire avant cela, la terre ancestrale des Francs, dont la possession justifiait et légitimait le titre d'empereur. Il est donc moins évident que la Belgique soit la seule nation (avec le Luxembourg) où toute la population indigène peut prétendre descendre en grande partie des Francs. Des études génétiques récentes ont déterminé que plus de la moitié de toutes les lignées paternelles belges sont d'origine germanique, ce qui dans le cas de la Belgique signifie presque exclusivement d'origine franque.

La Belgique moderne doit son nom à l'ancienne Gaule belgique qui, au moment de la conquête de Jules César, comprenait le pays d'aujourd'hui ainsi que le sud des Pays-Bas actuels, les régions françaises du Nord-Pas-de-Calais, de Picardie, de Champagne-Ardennes, de Lorraine, d'Alsace, ainsi que la Rhénanie allemande. La Gallia Belgica a été rapidement subdivisée en 3 provinces, et le territoire comprenant la Belgique moderne fut renommé Germania Inferior, avec le nord de la Rhénanie et le sud des Pays-Bas, le Rhin marquant la frontière extérieure de l'Empire romain.

C'est dans cette Germanie inférieure que les Francs saliens s'installèrent à la fin du IIIe siècle, et cette région correspond à peu près au royaume mérovingien originel dont hérita Clovis. La capitale des Mérovingiens jusqu'au temps de Clovis était Tournai, à l'extrémité ouest de la Wallonie actuelle, alors que le centre politique des Carolingiens était Liège, à lextrémité est de la Wallonie. La Wallonie était ainsi le cœur même de la patrie mérovingienne et carolingienne, et les deux capitales franques en marquent ses limites historiques. La majeure partie de la population wallonne vit le long de l'axe Sambre-Meuse entre Tournai et Liège. Malgré le fait que les Wallons sont désormais francophones, leur ADN est beaucoup plus proche de celui des Flamands que de la moyenne française.

Carte de l'expansion de l'empire des Francs de la patrie franque

Wallonie: résidence de la cour franque et lieu de naissance de la langue française

Il peut être surprenant que la Wallonie et le nord de la France (Nord-Pas-de-Calais, Picardie) soient les seules parties du royaume originel des Francs où une langue romane est maintenant parlée, et pas un dialecte moderne du francique, comme en Flandre ou en Rhénanie. Qui plus est, la Wallonie n'a jamais appartenu à la France dans son histoire (à l'exception de 26 ans pendant la Révolution française, comme la plupart de l'Europe), et le département du Nord en France n'a appartenu à la France qu'après la conquête de Louis XIV à la fin du 17e siècle, à une époque où la moitié sud de cette région était déjà francophone. En fait, l'existence de la langue française en Wallonie est antérieure à la création du Royaume de France en 843.

On sait que les Francs saliens (du moins la noblesse) parlaient latin depuis le IVe siècle, au moment où ils se sont installés dans l'Empire romain. La classe dirigeante mérovingienne continua à utiliser le latin, car ils se considéraient comme les héritiers des Romains (après avoir fourni de nombreux généraux, consuls et sénateurs romains au IVe siècle).

La langue française s'est développée comme une version corrompue du latin parlé par les Francs, qui détacha encore plus du latin standard après la chute de l'Empire romain. C'est pourquoi la prononciation française est si différente de celle des autres langues romanes, et comprend de nombreux sons typiques des langues germaniques, comme le français "eu" (écrit "ö" ou "ø" dans la plupart des langues germaniques), le "u" ("ü" ou "y"), le "e" (le schwa pour les linguistes), le è" ("ä" en allemand et dans les langues scandinaves), ou le "o" court (écrit "å" en langues scandinaves et en wallon).

Cependant, toutes les tribus franques ne parlaient pas latin, seuls les Francs saliens et mosans le parlaient, car ils étaient les seuls à vivre à l'intérieur des frontières de l'Empire romain. La Wallonie et la pointe nord de la France sont devenues francophones parce qu'elles se situaient au centre politique de la monarchie franque, où prédominait le latin. Cependant, le reste de la population franque, les paysans loin de la cour, n'ont pas adopté le latin. Ceci explique que les langues germaniques issues du vieux francique (par exemple le néerlandais, le flamand, l'allemand franconien) sont encore parlées dans la plupart des anciens territoires francs.

Clovis déménagea sa capitale à Paris après avoir conquis la Gaule romaine. Son royaume fut ensuite divisé entre ses quatre fils, respectivement basés à Paris, Orléans, Soissons, et Reims, c.-à-d. les régions de France où les langues d'oil originelle (origine directe du français moderne) sont indiquées en jaune et vert sur la carte des dialectes français ci-dessous).

La deuxième vague de dirigeants francs, les Carolingiens, sont tous nés en Wallonie orientale, juste à la frontière linguistique actuelle entre le français, l'allemand et le néerlandais. Les linguistes savent que c'est là où il y a la plus grande diversité linguistique actuellement qu'une langue a le plus de chance d'avoir vu le jour. Ce triangle Liège-Aix-la-Chapelle-Maastricht représente le noyau politique de l'Empire de Charlemagne, et ces trois villes parlent maintenant respectivement le français/wallon, l'allemand/franconien ripuaire et le néerlandais/limbourgeois. Pourtant elles ne se situent qu'à 40km les unes des autres. La frontière linguistique est en réalité à l'intérieur des frontières de la province de Liège. Bien que la plupart de la province soit francophone aujourd'hui, le nord de la province est néerlandophone (les "Fourons" ou "Voeren"), et la partie orientale constitue la Communauté germanophone (dialecte franconien ripuaire) de Belgique.

De la même manière, depuis la conquète normande en 1066 jusqu'au 14ème siècle, l'aristocratie anglaise parlait français tandis que la population parlait le moyen anglais (un cousin proche des langues frisonne, franque et saxonne). La différence est que les deux langues finirent par fusionner en Angleterre en raison de mariages mixtes et de contacts plus étroits entre la noblesse et le reste de la population, alors que sur le continent l'élite de presque tous les pays continua à parler français jusqu'au milieu du XXe siècle, aussi loin que la Russie et l'Empire Ottoman, où le français était la langue des classes supérieures! La Wallonie et le nord de la France (espaces verts sur la carte ci-dessous) sont devenus majoritairement francophones parce qu'ils étaient les premières régions où le latin vulgaire et le vieux français sont devenu couramment parlé parmi la population franque, en raison de la forte densité de nobles, et les enfants (légitimes ou non) des monarques francs.

Carte des dialectes français et germaniques par rapport à la patrie franque

La culture franque

La loi salique

Les termes "salien" et "salique" eux-mêmes dérivent de l'ancienne ville de Sala, maintenant Overijse dans la province de Brabant flamand, juste au sud-est de Bruxelles.

La loi salique (Pactus legis salicae en latin), s'inspirait de la loi romaine et incorporait des éléments des traditions franques. Elle fut codifiée pendant le règne de Clovis I, qui réglementa des sujets tels que les héritages, les crimes et les meurtres. Il interdit, par exemple, qu'un trône soit transmis à une héritière féminine ou à une ligne féminine. Il influença les pratiques de succession en France et dans certains états allemands (par exemple Hanovre).

L'application de la loi salique détermina la succession de Jean Ier de France en 1316 et fut plus tard contestée par les rois alliés de Navarre et d'Angleterre. Ce fut la cause de la guerre de Cent Ans (1339-1450) entre la France et l'Angleterre.

La Grande-Bretagne adopta seulement la loi salique à partir de George I (1660-1727), qui était allemand. À la mort du dernier souverain hanovrien, le roi Guillaume IV (1765-1837), la loi salique fut éradiquée, et sa nièce Victoria monta sur le trône de Grande-Bretagne et d'Irlande.

Les Francs dans le paganisme germanique et la littérature romantique

Deux opéras de Richard Wagner ont été inspirés par la cour des Francs: Lohengrin et Siegfried (faisant partie de The Ring of the Nibelung).

Lohengrin, le fils de Percival, était un chevalier du Saint Graal, un ordre dont les membres sont envoyés secrètement pour fournir des seigneurs aux royaumes qui ont perdu leurs protecteurs. À la mort du duc de Brabant, Lohengrin est envoyé dans un bateau tiré par des cygnes pour sauver la princesse Elsa de Brabant, et épouse la duchesse. Le «chœur nuptiale» («Voilà la mariée») dans l'opéra de Wagner est la marche standard jouée pour l'entrée de la mariée lors de la plupart des mariages formels dans le monde occidental.

Siegfried est l'un des héros germaniques les plus célèbres, le héros tueur de dragon dans le Nibelungenlied. Après avoir tué le dragon, il se baigna dans son sang, le rendant invulnérable. Malheureusement pour Siegfried, une feuille tomba d'un tilleul pendant qu'il se baignait et atterrit sur son dos, et le petit morceau de peau qu'elle couvrait n'entra pas en contact avec le sang du dragon, et il fut finalement tué par Hagen (ou par Odin dans l'opéra de Wagner). Siegfried est l'équivalent d'Achille dans la littérature grecque. Dans l'opéra de Wagner, Siegfried avait épousé la valkyrie Brünnhilde. Le couple a été clairement inspiré par le roi mérovingien Sigebert I (petit-fils de Clovis) et sa femme Brunhilda d'Austrasie.

Saints chrétiens de sang franc

De nombreuses individus canonisées par l'Église catholique romaine appartenaient à l'ethnie franque. Cela est encore évident de nos jours par les noms des saints donnés aux églises dans le Benelux, où les Francs se sont installés. Voici quelques uns célèbres:

Mots d'origine franque (du IIIe au VIe siècle)

L'influence des Francs a survécu dans les langues modernes anglaises, françaises, italiennes, espagnoles et portugaises. Il n'y a qu'environ 800 mots d'origine franque en français moderne, mais cela inclut beaucoup de mots très courants.

  • (g) want: gant (gauntlet en anglais, guante en espagnol)
  • stakka: détacher (detach en anglais, destacar en espagnol)
  • standhard: standard (standard en anglais, estandarte en espagnol)
  • laubja: loge(r) (lodge en anglais, loja, alojar en espagnol)
  • skirmjan: escarmouche (skirmish en anglais)
  • scoc: choc, choquer (shock en anglais)
  • gardien: garde, gardien (guard, guardian, warden en anglais)
  • werra: guerre (war en anglais, guerra en italien, espagnol et portugais)
  • sakjan ("mettre la main sur"): saisir (seize en anglais)
  • bannjan: abandon(ner) (abandon en anglais, abbandonare en italien), bandit (bandit en anglais, bandito en italien et espagnol)
  • warand: guarant (warrant en anglais)
  • hring: rang (rank en anglais, rango en italien et espagnol)
  • baro: (homme libre, guerrier): baron
  • marhskalk ("cavalier"): maréchal (marshall en anglais, maresciallo en italien, mariscal en espagnol)
  • marka: (à) marche(r) (march en anglais)/frontière, frontière
  • bord: bordure (border en anglais)
  • rant ("une course"): randonnée (random en anglais)
  • trotton ("marcher, trotter"): trot, trotter (trot en anglais, trotto en italien, trotar en espagnol)
  • walalaupan ("bien sauter"): galop, galoper (galop en anglais)
  • graper: grappe (grape en anglais)
  • bera: bière (beer en anglais, birra en italien)
  • wostjan: gaspiller, gaspillage (waste en anglais)
  • stal: étale, étalage, étable (stale, stall en anglais)

Prénoms franques

Pour avoir une meilleure idée de ce qu'était la culture franque, voici une liste de prénoms d'origine franque (ou du moins germanique). A partir de Charlemagne, les noms se sont de plus en plus christianisés.

Prénoms masculins : du 5ème au 10ème siècles

Abbo, Adalard, Adalberon, Adalbert, Adaldag, Adalhaid, Adalhard (or Adelard), Adalolf, Adelelm, Aega, Ageric, Agilbert, Agilfride, Agiulf (or Aigulf), Agobard, Alberic, Allowin, Altmar, Amalbert, Amalric (or Amalricus), Amand, Amator, Andica, Angegisis, Angilbert (or Engilbert or Angilbart), Anno, Ansegisel, Anskar, Ansovald, Aregisel, Arbitio, Arbogast (or Arbogastes), Arculf, Arnegisel, Arnold (or Arnoul), Arnulf, Artaud, Asselin, Atacinus, Audoen, Audomar, Audoneus, Audovald, Audramnus, Austregisel, Badegisel, Balderic (or Baldrick), Baudry, Baugulf, Bauto, Bavo, Benild, Berchar, Berengar (or Berenger), Bernhard (or Bernard), Berno, Bero, Bertelis, Berthaire, Berthefried, Bertin, Bertram, Bertulf, Besso, Birinus, Blutmund, Bodilo, Boso, Burchard, Brocard, Burchard, Butilin, Carloman (or Karlmann), Cassyon, Ceolfrid (or Ceufroy or Ceolfridus), Chararic, Charibert, Cheldric, Childebert, Childebrand, Childeric, Chilperic, Chlodomer (or Choldmer), Chlodowig, (or Chlodwig or Clovis), Chlotar (or Clothair or Clotaire), Chrodegang, Clodomir, Chramnesind, Chunibert, Clodio (or Chlodion), Cloud, Conrad, Corbinian, Corbus, Dado, Dagobert, Dagaric, Dalfin, Drogo (or Drogon), Dudon, Durand, Eberhard (or Evrard), Ebbo, Eberulf, Ebregisel, Ebroin, Ebrulf, Ecfrid, Einhard, Emebert, Emme, Emmeran, Emmon, Engilbert (or Engelbert), Egide, Eracle, Erard, Erchinoald, Erenfried, Euric, Evroul (or Evroult), Farabert, Fardulf, Faro, Flodoard, Floribert, Folcard, Folmar, Fredegar, Fridolin, Fridugis, Fulbert, Fulcaire, Fulk, Fulrad, Gararic, Garivald, Gerbert, Gereon, Gerold, Gifemund, Giselbert (or Gilbert), Giseler, Giso, Godobald, Godomar, Godun, Goisfrid, Gondulph, Goscelin, Gozbert, Gozolon, Grimbald, Grimald (or Grimoald), Grifo (or Griffon), Guido (or Wido), Gundobad, Gundovald, Gunthar, Guntram, Hagen, Halinard, Hardrad, Hartgard, Hartmut, Hartnid, Helinand, Helisachar, Heribert, Hildebald, Hildebold, Hildeprand, Hilduin, Hincmar, Hlodver, Hrodbert (later Robert), Hruoland (later Roland), Hubert, Huebald, Humbert, Hunald, Imbert, Imninon, Imnachar, Ingelram (later Enguerrand), Ingobert, Ingomer, Ingund, Jocelin (or Josselyn), Lambert, Lanfranc, Laudus, Lebuin, Ledger, Leger, Leodegar, Leudast, Leufrid (or Leutfred or Leufroy), Leuthard (or Letard or Leuthere), Liudhard, Liudolf, Lo, Lothar, Lull (or Lul), Maiuel, Maixent, Magnachar, Magneric, Malaric, Mallobaudes, Marachar, Maraulf, Marcomir, Matfrid, Mauger, Medard, Meginhard, Merobaudes, Merovech, Monulph, Munderic, Nevelung, Nibelung, Nithard, Notger, Norbert (or Nordbert), Notker, Odalric, Odilon, Odo (Eudes), Odulf, Omer, Otbert, Otker, Otto (or Otton), Otker, Ouen, Philibert, Pippin (or Pepin), Priarios, Radigis, Ragnachar, Ragnfred, Ramnulf, Rathar, Rathier, Ratold, Reginar (or Reginard), Remacle, Ricbodo, Ricchar (or Richer), Ricfried, Richomer, Rigunth, Rothad, Samson, Sichar, Siegfried (or Sigefroy), Sigeric, Sigibert (or Sigebert), Sigismund, Suger, Suidbert, Suidger, Sunnegisil, Sunno, Tassilo, Tescelin, Teutfride, Thankmar, Theodard, Theodebert, Theodemir, Theodon, Theodoric (later Dietrich/Thierry/Theodore), Theodulf (or Theodulph), Theodwin, Theudebald, Theudebert, Theuderic, Theutgaud, Thietmar, Turpin, Unroch, Vedast, Vicelin, Vigor, Vulmar, Waiofar, Wala, Walaric, Waleran, Walcaud, Waldolanus, Waltgaud, Wandregisel (or Wandregisilus), Wandrille, Warmann, Wazo, Werinbert, Wibert, Wichmann, Willehad, Willibald, Willibrord, Willichar, Wolbodo, Wulfhard, Wulfram, Zwentibold.

Prénoms masculins : du 11ème au 16ème siècles

Adalbert, Albert, Ameil, Anselme, Arnaud, Arnold (or Arnould), Arnulf, Baudouin, Bernard, Bertrand, Englebert, Erard, Ernest, Ernut, Erwin, Eubert, Eude, Evrard, Frederic, Gerard, Geoffroy, Gilles, Giselbert, Gobert, Godefroid (or Godfroy, Godfried, Gottfried, Godfred), Guillaume, Guy, Henri, Huart, Hubert, Hubin, Hubinet, Humbert, Huwes, Josse, Lambert, Léonard, Libert, Louis, Oger, Olivier, Ottar(d), Ottekin, Otton (or Othon), Oury, Raes, Raoul, Rasse, Rasson, Raymond, Reginar, Renard, Renaud, Rennechon, Renier, Richard, Rigaud (or Rigault), Robert, Roger, Roland, Rudolf, Ruward, Soiffart, Thibaut, Thierry, Waléran, Walter, Warnier, Wauthier (later Gauthier)

Prénoms féminins : du 5ème au 10ème siècles

Adaltrude, Adallind(a), Adelhaid (or Adelheid), Adda, Albofleda, Alpaide (or Alpais, Alpaida, Elfide, Chalpaida), Ansgard, Aregund, Aubirge, Aude (or Oda), Audofleda, Audovera, Austrechild, Atula (or Athalia or Adele) Baldechildis, Basina, Bave, Berchildis, Begga, Berenga, Beretrude, Berga, Bertha (or Berthe), Berthefled, Berthefried, Berthegund, Bertoane, Bertrada, Bilichildis, Blesinde, Brunhild(a), Burgundefara, Chlodeswinthe, Chlodosind, Chlothsinda, Chrodechildis, Chrodtrude, Clotild(e), Chunsina, Cunegonde (or Kunegund or Cunegundis or Cunegund) , Deuteria, Ealswid, Eadgithu, Ellinrat, Engelberge (or Ingelburga or Engelberga), Engeltrude, Ermenberga, Ermengard(e), Ermentrudis, Faileuba, Fara, Fastrada, Fredegunde, Galswinth, Genofeva, Gerberga, Gersvinda, Gisela, Gundrada (or Gundradis), Gomatrudis, Goiswinth, Gundrade, Guntheuc, Gunza, Hamesindis, Hatilde, Herleva, Hildeburg, Hildegard(e), Hildegund, Hiltrude, Himiltrud, Hodierna, Ingeltrud, Ingitrude, Ingoberg, Ingunde, Irmgard (or Irmingard), Itta, Joveta, Lanthechilde, Leubast, Leubovera, Liobsynde, Liutgarde (or Luitgarde), Madelgarde, Magnatrude, Marcatrude, Marcovefa, Madelgarde (or Madelgarda), Mechtild (later Mathilde), Merofled, Merwig, Moschia, Nantechildis, Ogiva, Plectrudis, Radegund (or Radogund), Ragnachilde, Regintrude, Regnetrudis, Reineldis, Rigunth, Rosamund, Rotrud (or Hruothraud), Ruodhaid (or Rothaide), Ruothild(e), Rothaide, Rotrude (or Rotrudis), Ruothilde, Swanahilde, Teutberga, Theoderada (or Theodrada), Theodelinda, Theoderada (or Theodrade), Theudechild, Theudelinde, Theutberga, Ultrogotha, Veneranda, Vuldretrada, Vulfegundis, Waldrada, Wisigard.

Prénoms féminins : du 11ème au 16ème siècles

Adèle, Adelhaid (later Adélaïde), Adélaïs, Aldegonde, Adylide, Alÿde, Bertha, Bertheline, Ermengarde, Ermesinde, Gertrude, Juwette, Hedwide (or Hadwide), Helwide (or Halwide), Mahaut, Mathilde, Mechtilde, Odile, Otheline, Renewis, Sibille, Walburge



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